Figure 1. Lorsqu’on parle de serpents à sonnette, on réfère la plupart du temps à Crotalus atrox, un serpent commun dans les sud ouest des États-Unis et au Mexique. (Crédit : Pierre Paquin).
Figure 2. Dans la bande dessinée, un serpent à sonnette fuit de l’entrée de caverne où il s’était réfugié. C’est le bruit de l’aspirateur qui le fait fuir, ce qu’il avait confondu avec un bruit de serpent à sonnette femelle. (Crédit : Paquin et Roy-Savard).

L’animal qu’on nomme serpent à sonnette réfère habituellement à l’espèce Crotalus atrox Baird & Girard 1853, de la famille des Viperidae (figures 1, 3). Ce nom commun porte cependant à confusion puisqu’en fait, il désigne le genre Crotalus qui compte une cinquantaine d’espèces réparties du sud-ouest du Canada jusqu’en Argentine. Un des caractères de ce genre est la présence d’une “sonnette”, un organe nommé cascabelle situé au bout de la queue de l'animal qui permet d’émettre des sons lorsqu’il est effrayé. De plus, les Crotalus spp. ne sont pas les seuls pourvus d’une cascabelle, les deux espèces du genre Sistrurus possèdent aussi cet attribut. L’équivalent anglais de serpent à sonnette est rattlesnake, et souvent on voit ce nom combiné à d’autres mots pour préciser l'espèce. Par exemple, western diamondback rattlesnake ou encore Texas diamondback qui réfèrent tous les deux à C. atrox. En français, on voit aussi le nom commun “crotale”, qui est la francisation du nom du genre en latin Crotalus. Plus rarement, on voit aussi les noms “Crotale du Texas” ou “Crotale diamantin de l’Ouest”, qui sont des traductions des noms vernaculaires anglais. Toutefois l’emploi de Crotalus atrox est, quant à lui, sans ambiguïté (voir nomenclature) et concerne une seule espèce.

Figure 3. Crotalus atrox de la famille des Viperidae. Il s’agit de l’espèce de serpent à sonnette la plus commune dans le sud-ouest des États-Unis, et celle qui est fréquemment observée au Texas. (Crédit : Shutterstock).

Crotalus atrox est un serpent à sonnette qui vit dans le sud-ouest des États-Unis et au Mexique. Il est commun, ce qui a probablement créé un lien entre le nom “serpent à sonnette” et cette espèce, alors qu’en réalité il existe plusieurs espèces de serpents à sonnette. Au Texas toutefois, C. atrox est fréquent et bien connu; cette espèce est responsable de la plupart des morsures sur ce territoire, ce qui lui donne une réputation peu envieuse. Ce sont des prédateurs qui se nourrissent de petits mammifères et de rongeurs, et parfois d’insectes. Les morsures des humains sont souvent une conséquence fâcheuse pour un randonneur qui met le pied par mégarde sur un individu camouflé dans la végétation au sol. Le randonneur n’a pas vu le serpent et le serpent n’a pas eu le temps de se faire entendre. La morsure est habituellement au bas de la jambe. C'est pourquoi, les habitués qui font du travail de terrain dans les régions où se trouvent ces serpents, portent des jambières spécialement conçues pour se protéger le bas des jambes. Ceux qui explorent les cavernes de ces régions ont aussi un rituel pour éviter les rencontres avec les serpents à sonnette qui se réfugient parfois dans les cavernes (figure 1).

Mais d’où vient le son de ces serpents ? Quand les serpents grandissent, ils muent et abandonnent leur vieille peau écailleuse devenue trop petite. Chez les serpents à sonnette, toute la peau se détache pendant la mue, à l’exception du bout de la queue, ce qui forme des anneaux contenant des restants de peau et des écailles. Lorsqu’il est effrayé, le serpent agite le bout de sa queue - la cascabelle (figure 4) - et un son se produit par le frottement des restants de mues et d’écailles qui se frappent les uns contre les autres. 

Figure 4. Gros plan de la cascabelle des serpents à sonnette. Lors de la mue, la peau se renouvelle à l’exception du bout de la queue. Ces anneaux contiennent des écailles et des restants de peau séchée, ce qui produit les célèbres sons lorsque le serpent l’agite. (Crédit : Shutterstock).

Les mamans C. atrox ne pondent pas d'œufs, elles les gardent dans leurs corps et une fois éclos, les bébés sortent déjà formés. Ce mode de reproduction est souvent qualifié de vivipare, mais il s’agit d’une erreur puisque les vivipares, comme les mammifères, donnent naissance à des rejetons déjà formés à partir d’embryons. Les reptiles, comme les tortues par exemple, se reproduisent en pondant des œufs et sont des ovipares. Dans le cas de C. atrox, la mère garde ses œufs à l’intérieur jusqu’à éclosion. Les animaux qui se reproduisent de cette façon sont des ovovivipares.

Auteur : Pierre Paquin

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Publié 
11/9/2023
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