Votre navigateur n'est pas à jour

Nous avons remarqué que vous utilisez actuellement une ancienne version d'Internet Explorer. Nous vous recommandons de mettre à jour votre navigateur.

Famille: 

Tetragnathidae

Détails

On compte 15 espèces de Tetragnathidae au Québec, mais la présence de quelques autres espèces est possible dans le sud de la province. Cette famille est bien connue grâce aux révisions taxonomiques de Levi (1980, 1981). Récemment, Dondale et al. (2003) ont publié une synthèse de la faune du Canada.
Le nom Tetragnathidae vient de tetra, qui signifie quatre, et de gnathos, qui veut dire mâchoire, et fait référence à la grande taille des endites qui évoquent vaguement une seconde paire de chélicères.
Les espèces du genre Tetragnatha, comme T. extensa (fig. 2286), font des toiles orbiculaires qui ressemblent beaucoup à celles des Araneidae, dont elles se distinguent par le centre qui comporte un secteur vide. Les toiles de Tetragnatha sont plus difficiles à repérer que celles des Araneidae, malgré qu’elles soient parfois très abondantes. Lorsque le hasard nous fait repérer une de ces toiles, il est possible d’observer l’araignée qui place ses pattes serrées contre elle-même et étendues dans le prolongement de l’axe du corps. Cette position évoque fortement une brindille et procure à l’araignée une tenue discrète qui évite d’attirer l’attention des prédateurs.
Les Pachygnatha sont beaucoup plus trapue que les Tetragnatha. Un doute a longtemps subsisté au sujet des toiles des Pachygnatha : en font-elles? On savait que les juvéniles tissaient des petites toiles à quelques centimètres au-dessus du sol, mais il n’existait aucune mention de Pachygnatha adulte observée dans une toile, ce qui semblait mystérieux. Kovoor (1990) a apporté un important élément de solution en montrant que les glandes responsables de la fabrication de la soie des toiles sont dégénérées chez les adultes de Pachygnatha (Gertsch 1949, Dondale et al. sous presse). La dégénérescence a lieu au cours du développement de l’araignée.
Les Tetragnatha ont un aspect qui permet de les reconnaître facilement : elles possèdent un abdomen allongé, des chélicères qui semblent démesurés, et de longues pattes fines. Il existe un dimorphisme sexuel prononcé chez ces espèces : les mâles sont plus petits que les femelles et possèdent de grandes chélicères armées d’épines. Celles-ci servent à bloquer les chélicères de la femelle lors de l’accouplement, ce qui évite au mâle d’être broyé lors de ce face-à-face. Les palpes des mâles sont particulièrement allongés et se terminent par le conducteur, dont la forme est très utile pour la différenciation des espèces. Les Tetragnatha et Pachygnatha constituent des exceptions chez les entélégynes, car les femelles sont dépourvues d’une épigyne externe sclérifiée. Comme on l’observe chez les haplogynes, les organes sexuels sont sans structure externe visible. L’identification des femelles peut nécessiter la dissection et l’examen des spermathèques.
Le genre Tetragnatha comprend les araignées orbitèles les plus abondantes et les plus répandues de la planète (Levi 1981). Un nombre impressionnant d’araignées de cette famille se trouve souvent dans la végétation, particulièrement à proximité des plans d’eau (Hubert 1979). Toutefois, les Tetragnathidae sont présents dans une multitude d’habitats. Aiken et Coyle (2000) ont déterminé les préférences écologiques de plusieurs espèces du sud des Appalaches, qui sont aussi présentes au Québec. Tetragnatha versicolor est une espèce généraliste qui se trouve dans des habitats variés, comme les milieux riverains, les forêts et les prés. Elle est plus tolérante des habitats secs que ses congénères, ce qui explique son ubiquité. Tetragnatha laboriosa préfère les prés herbeux; Tetragnatha straminea montre une affinité prononcée pour les milieux humides et tourbeux; et Tetragnatha elongata est un spécialiste des habitats riverains.
Les Pachygnatha vivent dans la litière des forêts et autres milieux humides, sous les pierres, parmi les débris ligneux ou près du sol dans la végétation. La récolte des espèces de ce genre est beaucoup plus rare que celle des Tetragnatha et, par conséquent, leurs affinités écologiques sont moins connues.
Meta ovalis est une intéressante espèce associée à l’entrée des grottes et des cavernes, et aux anfractuosités des parois rocheuses. Elle se trouve également dans les sous-sols des habitations et dans les vieilles caves (Hutchinson 1993a), où elle adopte une position typique, la tête vers le bas, accrochée dans les fils qui constituent la toile. L’unique espèce nord-américaine, Meta ovalis, a longtemps été appelée Meta menardii dans la littérature. Il est maintenant reconnu que cette dernière espèce est restreinte à l’Europe.