Parcours 

Dans cette section, je trace le portrait des collaborateurs et collaboratrices de Natureweb. Ce sont des scientifiques passionnés au parcours souvent atypique. Ils et elles acceptent de se livrer pour démystifier la personnalité du chercheur à la curiosité insatiable dont le travail consiste à mettre en lumière les résultats de ses recherches en s’appuyant sur des preuves solides. Leur mission : faire avancer la connaissance et protéger la biodiversité de nos milieux naturels.

Clôde de Guise

Yolaine Rousseau est une scientifique passionnée de la nature qui a consacré 34 années de sa vie à l'enseignement des sciences. Depuis, elle est devenue une figure de référence au Québec pour le papillon monarque et les différentes variétés de sa plante hôte, l’asclépiade. Le papillon monarque s’est imposé en tant qu’ambassadeur pour sensibiliser les gens à la protection de la biodiversité. Ce papillon lui a ouvert les portes pour donner des ateliers en milieu scolaire et des conférences partout au Québec. En plus de créer des zones de protection de la biodiversité dans sa ville, elle sauve plus d’une centaine de monarques par année.

Sur la ferme

« Je crois que j’étais écologiste en venant au monde! J’ai toujours eu le réflexe de protéger la nature autour de moi », affirme d’entrée de jeu Yolaine Rousseau. Fille de cultivateur, elle est née sur la ferme sise au 1er rang de Lyster, une municipalité en bordure de la rivière Bécancour au Centre-du-Québec. C’était une grande ferme qui faisait 3 terres de large. Il y avait la rivière du Chêne à proximité, de vastes champs et la forêt. Elle est la 5e d’une famille de 6, et sa sœur cadette naîtra 9 ans après elle. Longtemps le bébé de la famille, elle se singularise rapidement. Sa mère lui répète souvent qu’elle est spéciale. Une enfant précoce, curieuse, créative et jamais ennuyeuse.

« Ma mère m’a maintes fois répété que j’ai fait mes premiers pas à 9 mois. Au lieu de m’élancer vers les bras tendus de maman, j’ai franchi toute seule les portes de l’étable », raconte-t-elle en riant. L’étable abritait une vingtaine de vaches laitières, des cochons, des oies, des canards et une variété de poules. C’est à ces animaux de ferme qu’elle raconte des histoires et chante des comptines.

C’est avec beaucoup d’émotion que Yolaine parle de cette vie simple et tellement riche en contact permanent avec la nature. Son père, un homme de peu de mots, au regard franc et à l’esprit cartésien, a été un modèle. Yolaine a hérité de son esprit rationnel jumelé à une grande intuition. Elle avait tout juste 4 ans et se souvient que sa mère la hissait sur les genoux de son père et qu’ils partaient en tracteur passer la journée dans le bois. Son père l’installait sur une corde de bois, et avec des yeux qui semblaient tout voir autour d’elle, elle observait, dans la cime des arbres, des porcs-épics et une grande variété d’oiseaux. La forêt a été son premier laboratoire. C’est là qu’elle réalisa sa toute première expérience scientifique : après avoir enduit de gomme de sapin une fine brindille, elle la déposa dans une petite flaque d’eau, et la vit se propulser. Un bel exemple de la force de la tension superficielle! Vers l’âge de 7 ans, avec son frère de 3 ans son aîné, elle capture des chauves-souris pour les observer, leur flatter la tête et voir comment sont faites leurs ailes avant de les relâcher. Un insecte qui la fascine tout particulièrement, et avec lequel elle réalisera des expériences, est la luciole. Elle enferme des lucioles dans un pot muni d’un couvercle percé de trous et observe combien de temps elles s’illuminent. Remarquant que leur lumière finit par s’éteindre, elle modifie son expérience : en ajoutant de la terre, de l’herbe, et un peu d’eau dans le pot, elle crée un environnement plus propice à leur illumination. Expérience réussie! La petite Yolaine, s’adonne à toutes sortes d’expériences pour mieux comprendre le monde du vivant.

Elle aura de fidèles compagnons, à commencer par sa chienne Mikie, un chiot berger allemand que sa mère adopta à sa naissance. Mikie sera son ange-gardien pendant 13 ans, ils grandiront ensemble. Quand Yolaine s’aventurait sur la terre en compagnie de Mikie, personne ne s’inquiétait parce que tout le monde savait que le chien la ramènerait saine et sauve à la maison.

En compagnie de Mikie.

Un autre fidèle compagnon sur la ferme sera son poney Poly, un rescapé de l’encan d’animaux, alors qu’elle accompagnait son père. Déjà curieuse des capacités d’apprentissage du monde animal, elle apprivoise aussi son cochon d’Inde.

Avec son poney Poly, un rescapé de l’abattoir.

La terre familiale, se plaît-elle à dire, fut son premier laboratoire, et le deuxième fut la cuisine de sa mère. « En apprenant à faire le pain, en réalité, je faisais de la chimie », raconte-t-elle avec un brin d’émerveillement dans les yeux.

Grand-maman écolo

Peu de temps après sa naissance, la santé de sa mère se fragilise. Yolaine ira vivre une année chez sa grand-mère au village. « Grand-mère avait un grand jardin biologique et, ensemble, on cueillait à la main les bibites à patates qui ravageaient les plants. Elle ne gaspillait rien et recyclait tout ce qui pouvait l’être. Avec le recul, je dirais qu’elle était une écolo avant l’heure », constate Yolaine. Cette femme, une force de la nature, est décédée en 2003, à l’âge de 100 ans. Son mode de vie a grandement influencé Yolaine. Elle se souvient que tous les midis de ses études à l’école primaire du village, elle dînait chez sa grand-mère et se régalait des bons légumes du potager.

Yolaine aime raconter des anecdotes de son enfance :
« Ma mère et moi sommes à la cantine de l’aréna où l’un de mes frères joue au hockey, elle me demande ce que je veux dans mon hot-dog. Je m’empresse de répondre, du haut de mes 8 ans : ketchup, relish, moutarde et pas de saucisse. Même si je n’étais pas encore végétarienne, j’avais déjà des prédispositions ; pour que je mange de la viande, il fallait souvent la dissimuler dans le repas. Ce n’est que plus tard, à l’adolescence, que j’ai officiellement adopté le végétarisme, un choix en harmonie avec mon profond respect pour la nature. »

Prof avant l’heure

Fine observatrice, Yolaine apprend vite. L’école n’a pas de secrets pour elle. De surplus, elle est naturellement portée à aider ses camarades de classe qui rencontrent des difficultés d’apprentissage. On la surnomme « la p’tite bolée ».

À l’époque de ses études secondaires à Plessisville, le programme en sciences est quasi inexistant de la 1re à la 3e secondaire, se résumant essentiellement aux mathématiques, cette science universelle. Yolaine voyait des maths partout. Elle était si avancée que son professeur de maths en secondaire 3 lui a tendu la craie et lui a demandé d’expliquer au tableau ce qu’il venait d’enseigner, à des élèves qui n’avaient pas saisi les notions. Yolaine a le don de vulgariser ce qui semble compliqué à première vue. Elle fera ses mathématiques de 4e et de 5e secondaire, la même année.

En secondaire 4 et 5, elle s’inscrit aux cours de chimie et de physique. Malheureusement, l’enseignant de chimie ne répond pas aux attentes. Qu’à cela ne tienne, Yolaine file à la grande bibliothèque de son école et se forme en autodidacte. C’est elle qui explique et transmet la matière à ses camarades de classe.

Pas étonnant qu’en 1987, Yolaine Rousseau ait obtenu un baccalauréat en maths de la Faculté des Sciences de l’Université de Sherbrooke, assorti d’un certificat en enseignement.

La passion de l’enseignement

Puis, elle amorce un cours de maîtrise en algèbre linéaire, un sujet très niché qui aborde, entre autres, les matrices, les familles et les groupes : un modèle mathématique complexe qu’elle souhaite explorer afin d’expliquer comment l’algèbre linéaire, à ce niveau très avancé, peut offrir une nouvelle compréhension des structures musicales et même inspirer la création de nouvelles œuvres.

À ce moment-là, Yolaine avait offert ses services dans plusieurs commissions scolaires, désireuse de partager sa passion pour les sciences et les mathématiques. Peu de temps après, elle reçoit des propositions et se lance rapidement dans l'enseignement au secondaire. Cette transition la conduit à interrompre son parcours de maîtrise, une décision prise sans regret, avec la détermination d'inspirer ses élèves.

De 1987 à 2010, elle se consacre à l’enseignement des sciences, chimie, physique et ST-STE (science et technologie ainsi que science et technologie de l’environnement), aux élèves du secondaire 4 et 5 à l’école Sainte-Marie de Princeville. Cette prof dédiée organise des expos-sciences avec des thématiques précises. Son dynamisme est contagieux.

Elle s’intéresse aussi à la photographie depuis l’âge de 8 ans, lorsque sa mère lui offre un appareil photo, le modèle Kodak C110. Pour Yolaine, cet appareil révèle tout un univers scientifique : comprendre le mécanisme de la capture et du développement des images la fascine. Grâce à cette boîte à images, elle documente la vie de sa famille. Elle propose donc à son école de créer un laboratoire de photographie argentique en noir et blanc et d’initier les jeunes au travail en chambre noire. C’est bien parce qu’elle a insisté qu’on lui a finalement alloué un espace dans une toilette désaffectée. Quelques années plus tard, un labo digne de ce nom verra le jour au sein de l’unité des sciences. En plus des sciences, elle enseignera la photographie argentique. La photographie est alors reconnue comme outil de recherche, de documentation et de communication.

Cette scientifique innovante sera une des premières enseignantes de sa commission scolaire à utiliser le tableau blanc interactif, (TBI), un outil pédagogique révolutionnaire dans les années 2000, qui remplace le désuet tableau vert. Le TBI permet de faire des projections interactives, créatives et beaucoup plus ludiques.

En 2011, elle s’installe à Victoriaville avec sa famille dans une maison nouvellement construite et obtient un transfert vers l’école secondaire Le Tandem où elle se rend en vélo, hiver comme été. Elle poursuit l’enseignement des sciences, toujours pour les élèves du secondaire 4 et 5.

Parallèlement, en janvier 2014, elle crée avec l’aide de son fils le site pasyoscience dédié à la science et à la nature, qui s’adresse aux étudiants en sciences : chimie, physique et ST-STE. Le site foisonne d’informations pertinentes sur le papillon monarque.

Elle met fin à sa carrière d’enseignante en 2020, mais continue de soutenir, sur demande, des élèves du secondaire, du cégep et de l’université. Elle fait également de la suppléance pour prêter main-forte aux écoles.

Monarque – ambassadeur de la biodiversité

« Sauvegarder les papillons, c’est veiller à la survie de l’humanité », proclame haut et fort Yolaine Rousseau. Au cours des dernières années, elle a formé des bénévoles qui, tout au long de l’été, parcourent, en vélo, le parc linéaire des Bois-Francs sur environ 40 km, de Victoriaville à Kingsey Falls en passant par Princeville, désormais reconnu localement comme l’autoroute des monarques. Les bénévoles prennent soin des chenilles jusqu’à leur transformation en papillons, permettant ainsi de sauver des centaines de monarques chaque été. Beaucoup de ces rescapés trouvent refuge dans la papillonnerie de Yolaine, où elle élève et relâche plus d’une centaine de monarques par année.

Le long du Parc Linéaire à la recherche d’œufs et de chenilles.
Maison où elle élève les papillons rescapés.

Elle qui hésitait entre des études en chirurgie et des études en sciences est aujourd’hui une « chirurgienne » chevronnée du papillon monarque. Les gens lui apportent des papillons blessés. En moins de 3 minutes au frigo, le papillon en attente d’une chirurgie est anesthésié. Dans sa salle d’opération, elle greffe des ailes (elle en a une réserve) avec un fer plat pour les cheveux et de la colle à tissu. « Parfois, je retourne à la nature un papillon avec une aile femelle et l’autre mâle », dit-elle en souriant. Elle égalise des ailes asymétriques en les taillant aux ciseaux, et biberonne parfois un papillon avec du nectar commercial. Elle a même pratiqué une césarienne sur une chrysalide de laquelle le papillon n’arrivait pas à s’extraire.

Depuis des années, durant l’été, elle fait des centaines d’observations sur les nouveaux et les anciens sites d’asclépiades. Elle rassemble les informations, compile les données statistiques ainsi que les données morphologiques, notamment : masses des chenilles, des chrysalides et des papillons; la longueur des chrysalides, des chenilles et des ailes de papillon; le temps d’émergence du papillon; la répartition des sexes, etc. Elle tente ainsi d’élucider, par exemple, s’il existe une différence entre un papillon migrateur et un papillon non migrateur.

Masse d’un papillon monarque mâle.
Longueur d’une chenille du papillon monarque juste avant la nymphose.

Elle est également en contact avec des gens du Mexique, présents aux aires d’hivernage du papillon monarque dans l’État du Michoacán et l’État de Mexico, des zones protégées classées Réserve mondiale de la biosphère de l’UNESCO, depuis 2006.

Ce travail scientifique lui a permis de défaire des mythes et de mettre en lumière le cycle de vie du papillon, d’identifier ses prédateurs et ses parasites. Tout est documenté en photos, et cela lui a aussi permis d’approfondir ses connaissances sur les diverses variétés de sa plante hôte, l’asclépiade, une plante nourricière et protectrice pour une quantité non négligeable d’autres insectes et araignées.

Yolaine est la grande spécialiste du papillon monarque au Québec. Elle propose des conférences adaptées selon les publics.

Conférence à côté de la zone du papillon monarque dans le parc au bout de sa rue.

Elle initie les enfants des camps d’été, ainsi que des écoles primaires et secondaires, à la biodiversité à travers son papillon ambassadeur, le monarque. Ses ateliers, à la fois éducatifs et ludiques, permettent aux enfants de découvrir le cycle de vie du papillon, l’importance de l’asclépiade pour sa survie, et de faire des observations fascinantes au microscope. Ils participent également à des expériences simples, comme démontrer l’hydrophobie des ailes de papillon. Dans une zone spécialement dédiée au monarque, les enfants mènent aussi une véritable expérience scientifique sur le terrain, en inventoriant les plants d’asclépiade, les œufs, les chenilles, ainsi que d’autres insectes.

À l’automne 2023, est sorti en salle, le film d’animation La légende du papillon, accompagné d’un guide pédagogique pour les enseignants en milieu scolaire auquel Yolaine a contribué. Lors de la tournée de promotion au Québec, elle a joué le rôle de référence scientifique, donnant des conférences et répondant aux questions du public sur le papillon monarque, vedette du film.

Kiosque scientifique lors de la tournée du film au quartier DIX30 à Brossard.

Responsabilité citoyenne

L’environnement a toujours été au cœur de ses préoccupations et c’est sous la loupe de la science qu’elle l’observe. La forte diminution de la biodiversité dans les milieux urbains et agricoles la préoccupe vivement. À un carrefour important de la ville se trouvait un terrain en friche. Elle dénombre plus de 1000 plants d’asclépiade, un site idéal pour l’alimentation et la reproduction du papillon monarque. Yolaine s’empresse de conclure une entente avec le propriétaire du terrain, qui a permis l’installation d’un grand panneau où était inscrit : ZONE DE BIODIVERSITÉ. Jusqu’à sa vente, ce terrain vague est alors devenu une fierté pour cette ville, désormais amie du papillon monarque.

Panneau sur le terrain en friche.

Yolaine poursuit son objectif de redonner un peu de nature à nos villes qui en sont de plus en plus dépourvues. Elle propose de transformer les parcs urbains en multizones de biodiversité, comprenant, par exemple : une zone d’asclépiades pour le papillon monarque, une zone potagère pour les citoyens, une zone d’arbres et d’arbustes fruitiers avec des nichoirs pour les oiseaux et les chauves-souris.

La ville lui donne son aval pour une première zone, celle du papillon monarque. Dans le parc tout près de chez elle, avec des bénévoles, ils ont transplanté 120 plants d’asclépiades provenant d’un terrain qui allait être excavé. « Imaginez la fonction pédagogique et l'opportunité de découvertes de ces parcs grouillant de vie lorsque les familles et les petits viennent à l’aire de jeux », s’enthousiasme Yolaine, qui souhaite que l’initiative ait « un effet papillon » à travers la province.

Élèves dans la zone du papillon monarque dans le parc urbain au bout de sa rue.

À chaque conférence que Yolaine donne à Victoriaville, la ville distribue gratuitement des plants d’asclépiades incarnates, une variété non invasive, produite par un pépiniériste local. Les citoyens sont invités à planter les asclépiades dans leurs plates-bandes et afficher le petit panneau où on peut lire : « JARDIN D’ASCLÉPIADE DESTINÉ AUX MONARQUES - ENSEMBLE CRÉONS UN EFFET PAPILLON! »

Affiches et asclépiades fournis par la ville.

L’énergie et la détermination de Yolaine montrent que les actions citoyennes portent leurs fruits. À la Maison de soins palliatifs Marie Pagé, qui arbore fièrement le logo du papillon monarque, Yolaine a formé une bénévole à l’élevage des chenilles de ce papillon. À son tour, cette bénévole a formé d’autres membres de l’équipe, et ensemble, ils ont eu l’idée de faire vivre aux résidents une expérience unique. Lorsque les chenilles deviennent chrysalides, les bénévoles placent celles-ci dans les chambres des résidents qui souhaitent assister à la magie de l’émergence du papillon. Ce moment d’émerveillement apporte aux résidents une connexion apaisante avec la nature.

L’avenir

« On ne peut pas protéger ce que l’on ne connaît pas », précise Yolaine. D’où son acharnement à faire connaître le monarque et l’importance de la biodiversité pour notre avenir à tous. Elle est consciente du déclin rapide de l’environnement. « Nous vivons dans un monde où tout va vite et on agit lorsque nous sommes au bord du précipice, alors que la nature s’adapte lentement au changement. La planète n’est pas en danger, c’est nous qui le sommes et, sans nous, la nature reprendra ses droits », observe, à regret, Yolaine.

Elle continue de faire sa part pour nous sensibiliser à l’environnement.

Cet hiver, elle se consacrera à l’écriture d’un livre grand public sur le papillon monarque. Elle écrit aussi des contes pour enfants, qu’elle souhaite publier un jour, dont l’héroïne, la petite Rose, est déjà connue de son jeune public.

Yolaine Rousseau et son ambassadeur, le papillon monarque, ont inspiré plusieurs municipalités au Québec et ailleurs dans d’autres provinces à aménager des aires protégées sur leur territoire. Elle nous encourage à planter de l’asclépiade dans nos jardins pour attirer ce splendide papillon orange et noir, véritable emblème de la biodiversité.

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Pour tout savoir sur la science, le papillon monarque et les activités de Yolaine Rousseau :

Vous pourrez y visionner de nombreuses vidéos sur le monarque et toute une section est consacrée aux cours de science.

Publié 
17/12/2024
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