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Famille: 

Gnaphosidae

Détails

Cette famille compte 34 espèces au Québec, mais la présence d’une dizaine additionelle est probable dans la province. Les Gnaphosidae d’Amérique du Nord sont bien connus grâce aux révisions taxonomiques de Platnick (1975) et de Platnick et Shadab (1975 à 1988). En 1992, Platnick et Dondale ont publié une monographie des espèces canadiennes.
La plupart des Gnaphosidae sont bruns, sombres et sans motifs abdominaux. Ils sont nocturnes et chassent au sol dans une grande diversité d’habitats. Ces araignées sont associées aux litières d’habitats chauds et ouverts, mais quelques espèces, dont Gnaphosa muscorum et G. orites, se trouvent dans des milieux plus froids, comme la litière des forêts boréales et d’autres habitats nordiques.
Les espèces du genre Micaria arborent des motifs de soies blanches iridescentes. Les Sergiolus se distinguent également par leur coloration et leurs motifs abdominaux. Les araignées de ces deux genres sont diurnes et affectionnent les habitats ouverts et ensoleillés.
Il y a peu de dimorphisme sexuel chez les Gnaphosidae. Les mâles sont légèrement plus élancés que les femelles, mais sans différences marquées. Les femelles tissent des retraites de soie pour y pondre leurs oeufs et s’y enferment pour les protéger. Les espèces des genres Micaria et Zelotes font exception, les femelles abandonnant leurs sacs d’oeufs une fois tissés. Les sacs d’oeufs des Zelotes sont circulaires, plats et fixés sous des pierres qui jonchent le sol. Certaines espèces les couvrent de poussière, ce qui leur donne l’apparence de petits cailloux (Comstock 1940). Les Gnaphosidae ne font pas de toiles, mais construisent de petits abris sous les pierres et parmi les feuilles mortes, où ils se réfugient pendant les périodes d’inactivité. Ils en émergent pour chasser (Kaston 1948).
La myrmécomorphie (ressemblance avec les fourmis) est répandue dans les genres Micaria et Callilepis (Roberts 1995). Heller (1976) décrit un cas de prédation spécialisée pour une espèce européenne du genre Callilepis, qui attrape ses proies (des fourmis) avec une étonnante tactique : l’araignée accroche d’abord une antenne de la fourmi et l’arrache; la fourmi se met alors à marcher plus ou moins en rond; l’araignée attend que la proie soit au bord de l’épuisement avant de finaliser son attaque. Bien que de telles observations n’existent pas pour notre espèce, Callilepis pluto, celle-ci est souvent récoltée parmi les fourmis, ce qui laisse penser qu’elle pourrait manifester une stratégie semblable.
Les Micaria se trouvent au sol dans divers habitats, où elles se déplacent avec une très grande rapidité. Il est difficile de les repérer car leur ressemblance avec les fourmis est remarquable. Bien que plusieurs espèces de ce genre se trouvent au Québec, seule M. pulicaria est fréquemment récoltée. Elle est commune dans plusieurs habitats. Les facteurs de sélection de l’habitat des Micaria nous échappent encore.
Herpyllus ecclesiasticus est une jolie araignée que l’on récolte quelquefois à l’intérieur de nos habitations. Elle se distingue par son abdomen orné de chevrons blancs qui tranchent avec sa coloration brune (fig. 600). Les bandes sombres longitudinales de Cesonia bilineata permettent de reconnaître cette espèce au premier coup d’oeil. Elle a été rapportée pour la première fois au Québec par Hutchinson (1997), qui l’a récoltée dans un milieu ouvert près d’un cours d’eau dans la région de Gatineau. Plus au sud, on la récolte également dans la litière et sous les pierres (Kaston 1948).
Haplodrassus signifer, Herpyllus ecclesiasticus, Drassodes neglectus et Zelotes fratris sont les Gnaphosidae les plus communs de la province. Haplodrassus signifer est une espèce associée à la litière des forêts, qui se trouve jusqu’au nord dans la forêt boréale. Zelotes fratris est une espèce généraliste qui se trouve dans plusieurs habitats. Sa répartition, très vaste, couvre l’ensemble du Canada, à l’exception de la zone arctique. Drassodes neglectus est une autre espèce généraliste, qui se trouve dans les mousses, dans la litière de conifères, et sous les pierres des milieux riverains et des endroits rocailleux (Platnick et Dondale 1992).
Bien qu’il soit relativement aisé d’identifier nos espèces de Gnaphosidae, nos connaissances de leur biologie et de leurs affinités écologiques sont plutôt limitées.