Je me promène sur le Mont-Saint-Hilaire en septembre à chaque année et sur certains sentiers, j’ai l’impression de marcher sur des tapis de confettis de forme ovale taillés dans les feuilles d’érable. Il y en a partout!

Larves de Paraclemensia acerifoliella dans leur cocon recouvert de feuille d’érable
Larves de Paraclemensia acerifoliella dans leur cocon recouvert de feuille d’érable
Larve de Paraclemensia acerifoliella qui se déplace avec la partie supérieure de son corps
Larve de Paraclemensia acerifoliella qui se déplace avec la partie supérieure de son corps

On voit plein de feuilles d’érable trouées aussi qui traînent au sol. Si on porte attention, on s'aperçoit que ces petites formes taillées bougent. Une petite chenille sort une partie de son corps et traîne sa maison par saccades. Un peu comme une mini tortue. Si on défait cette structure on remarque qu’il y a deux séries de feuilles superposées, l’une à l’intérieur de l’autre. La chenille est à l’intérieur de la deuxième structure.

Larve de Paraclemensia acerifoliella avec la feuille supérieure enlevée
Larve de Paraclemensia acerifoliella avec la feuille supérieure enlevée
Larve de Paraclemensia acerifoliella qui sort la partie supérieure de son corps
Larve de Paraclemensia acerifoliella qui sort la partie supérieure de son corps
Larve de Paraclemensia acerifoliella avec les deux feuilles supérieures enlevées
Larve de Paraclemensia acerifoliella avec les deux feuilles supérieures enlevées

«Au printemps, lors du déploiement des feuilles, la femelle dépose ses oeufs dans une pochette fabriquée à l’aide de son ovipositeur dans l’épiderme inférieur de la feuille. Dès l'éclosion de l'oeuf, la larve commence par creuser une mine et s’alimente sur le parenchyme entre les deux épidermes de la feuille. Par la suite, elle se construit une case de protection sous laquelle la larve plus âgée s’alimente en périphérie. Après avoir complété son développement, la larve se laisse choir au sol avec sa case dans laquelle elle tisse un cocon de soie et se transforme en chrysalide pour hiverner.» (1) C’est ce phénomène qu’on remarque à chaque année en septembre mais bien peu de gens y portent attention.

Larve de Paraclemensia acerifoliella se déplaçant au sol avec la partie supérieure de son corps
Larve de Paraclemensia acerifoliella se déplaçant au sol avec la partie supérieure de son corps

Cette espèce de lépidoptères de la famille des Incurvariidae est indigène en Amérique du Nord. Les adultes émergent au printemps. Les papillons s’accouplent et le cycle recommence. À l’est du Canada la plante hôte de préférence est l’érable à sucre mais il se nourrit également d'érable rouge, de bouleau, de hêtre et d'autres feuillus. (2). Dans l’ouest du Canada la larve est observée en abondance en Alberta depuis 2010 sur des Amelanchier alnifolia. C’est un nouvel hôte et ça représente une expansion considérable de son territoire. (3) (4)

*** Plus de photos

(1) https://aimfc.rncan.gc.ca/fr/insectes/fiche/9365#

(2) https://www.forestpests.org/vermont/mapleleafcutter.html

(3) December 2014 The Canadian Entomologist 00:1-13

(4) https://www.inaturalist.org/taxa/176089-Paraclemensia-acerifoliella

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Publié 
12/9/2024
 dans la catégorie 
Insectes