Nous présentons une synthèse des araignées du Québec associées aux humains et à leurs habitations (espèces synanthropes). Il n'existe pas d'espèces exclusives aux habitations puisque toutes les araignées synanthropes se trouvent en nature, quelque part sur la planète. D'un point de vue évolutif, les habitations humaines sont beaucoup trop récentes pour permettre l'existence de spécialistes de cet habitat. Un total de 28 espèces sont retenues dans la liste des araignées synanthropes du Québec et la plupart ont été introduites en Amérique du Nord. Nous présentons un survol de la biologie de chacune de ces espèces, principalement quant à leur habitat et leur rareté. Ces araignées sont présentées dans deux planches photographiques pour faciliter leur identification. Pholcus phalangioides et Cheiracanthium mildei sont les plus communes à l'intérieur des habitations du Québec. Des additions à cette liste sont à prévoir avec l'acquisition de connaissances.
Nous passons en revue les différentes stratégies employées par les araignées pour survivre à l'hiver québécois, qui est caractérisé par des températures sous le point de congélation et l'accumulation de neige au sol. 1) Les araignées meurent à l'automne et ce sont les sacs d'œufs qui survivent aux conditions froides. Les descendants sortent du sac au printemps suivant. 2) Les araignées hivernent à l'état de sub-adulte et ne meurent pas gelées grâce à des substances qui abaissent le point de congélation de l'hémolymphe. 3) Les espèces synanthropes profitent des conditions favorables des habitations humaines. 4) Les espèces troglophiles profitent des conditions de température favorables des cavernes. 5) Certaines araignées demeurent actives dans l'espace subnivéen, entre le sol gelé et les couches de neige accumulées. 6) Quelques espèces sont potentiellement des spécialistes de l'espace subnivéen. Une meilleure compréhension des stratégies hivernales des araignées permettra de mieux cerner leur phénologie.
Dans le règne animal, il est souvent possible de se fier aux motifs et à la coloration pour identifier les espèces. Cela fonctionne plutôt bien avec les oiseaux et leur plumage, ça fonctionne aussi avec les félins. Dans d'autres groupes cependant, la coloration est souvent trop homogène, ou trop variable, pour être utile. Dans ces cas, il faut examiner d'autres caractères pour identifier les espèces.