Pierre Paquin, Ph.D. en Sciences Biologiques, est un arachnologue chevronné qui a publié des articles scientifiques sur les araignées mais aussi en entomologie, en écologie, en biospéléologie, en taxonomie et en systématique. Il est reconnu internationalement pour ses travaux sur les araignées du Québec, du Canada, de l’Amérique du Nord et de la Nouvelle-Zélande. Pierre est l’auteur du Guide des araignées du Québec. Il est aussi l'éditeur de la revue numérique Hutchinsonia, consacrée à l'arachnologie.
Nous avons effectué une deuxième année de récolte d'araignées dans la Réserve naturelle du Bois-des-Patriotes à l'aide d'un protocole de bio-inventaire différent de la première année d'étude. Cinq stations représentatives de la diversité des habitats de la Réserve ont été définies : 1) pessière; 2) feuillus en régénération; 3) champs; 4) éricacées ouverte et 5) éricacées fermée. Dans chacune des stations, cinq pièges-fosses ont été installés et les spécimens ramassés toutes les semaines pendant 27 semaines, du 18 avril au 23 octobre 2021. Cet échantillonnage a mené à la récolte de 1953 spécimens, représentant 121 espèces. Parmi ces espèces, 38 s'ajoutent à l'aranéofaune de la Réserve. Soulignons la première mention canadienne de Ceraticelus pygmaeus (Linyphiidae) et la première récolte de Tutelina elegans (Salticidae) au Québec. Quelques espèces rares ont été récoltées : Dolomedes striatus (Pisauridae), Walckenaeria clavipalpis (Linyphiidae), Wulfila saltabundus (Anyphaenidae), Bathyphantes weyeri (Linyphiidae) et Mysmena quebecana (Mysmenidae). Le protocole centré sur les pièges-fosses est performant pour les espèces associées à la litière et au sol, mais sous-estime les espèces de la strate arbustive.
Beating sheets are widely used to sample invertebrates associated with vegetation. This technique also constitutes an important component of well-known bio-inventory protocols. The traditional beating sheet is compared here to a modified version that uses a funnel-like pyramidal collecting apparatus which includes a sieving mesh. With identical sampling efforts, the pyramidal beating sheet collects more species (p=0.05) and performs better for smaller taxa (p=0.0106). The pyramidal beating sheet provides a more accurate assessment of spider assemblages associated with the vegetation and presents appreciable methodological options and advantages such as subsequent extraction.
Nous présentons une synthèse des araignées du Québec associées aux humains et à leurs habitations (espèces synanthropes). Il n'existe pas d'espèces exclusives aux habitations puisque toutes les araignées synanthropes se trouvent en nature, quelque part sur la planète. D'un point de vue évolutif, les habitations humaines sont beaucoup trop récentes pour permettre l'existence de spécialistes de cet habitat. Un total de 28 espèces sont retenues dans la liste des araignées synanthropes du Québec et la plupart ont été introduites en Amérique du Nord. Nous présentons un survol de la biologie de chacune de ces espèces, principalement quant à leur habitat et leur rareté. Ces araignées sont présentées dans deux planches photographiques pour faciliter leur identification. Pholcus phalangioides et Cheiracanthium mildei sont les plus communes à l'intérieur des habitations du Québec. Des additions à cette liste sont à prévoir avec l'acquisition de connaissances.
Nous documentons la variation de la coloration d’Araniella displicata à l’aide de photographies et nous illustrons les génitalia qui permettent une détermination fiable de cette espèce. Nous en présentons la toile confectionnée dans la partie creuse d’une seule feuille, et documentons l’aspect visuel de son sac d’oeufs.
Les règles de la nomenclature sont expliquées en ce qui concerne l'utilisation des parenthèses pour les authorités dans la descriptions de taxons.
Nous rapportons les premières mentions de Tutelina elegans (Hentz 1846) au Québec. Cette araignée se trouvait sur la liste des espèces probables de la province, et trois spécimens récoltés en 2021 confirment sa présence sur notre territoire. Les données de ces récoltes sont détaillées. Des photographies de T. elegans déterminée par l'examen des génitalia, ont permis de comparer des photographies de mentions plus anciennes de cette espèce, qui s'avèrent erronées ou douteuses. Ces photographies permettent cependant de suspecter la présence de Paradamoetas fontanus, une espèce probable pour la province.
Dans cet article, nous définissons les principaux termes français en arachnologie et citons les termes anglophones équivalents entre crochets. Nul doute que ce glossaire relatif aux araignées continuera de s'enrichir avec la progression des connaissances. Nous pouvons penser à des articles comme celui de Zschokke (1999) sur la nomenclature relative aux toiles orbiculaires, qui sauront enrichir notre vocabulaire.
Nous présentons la mise à jour des espèces d'araignées du Québec avec l'ajout de 74 espèces depuis la parution du Guide d'identification des araignées (Araneae) du Québec en 2003. La liste est présentée par ordre alphabétique des familles, des genres et des espèces. Pour chaque addition, un numéro renvoie à un commen- taire qui spécifie l'origine et la nature de l'ajout. La liste reflète les changements taxonomiques survenus depuis 2003 et spécifie les références à l'origine des changements. Les additions à la faune québécoise sont surtout attribuables à des extensions d'aires de répartition, mais aussi à des espèces synanthropes, des espèces exotiques qui se maintiennent dans des conditions artificielles, des descriptions d'espèces nouvelles et des introductions. Le Québec compte 694 espèces, mais laisse entrevoir une faune totale possible de 860 espèces. TAXONOMIE. Le genre Tapinotorquis Dupérré & Paquin 2007 est un nouveau synonyme d'Anthrobia Tellkampf 1844 et provoque un transfert : Anthrobia yamaskensis (Dupérré & Paquin 2007) nouvelle combinaison.
Nous abordons les relations entre les araignées et les cavernes dans le contexte québécois et nous expliquons les termes trogloxène, troglophile et troglobie. En raison de l'histoire glaciaire du continent, la présence d'espèces troglobies (spécialistes) est peu probable dans la province, mais l'espèce troglophile Meta ovalis (Gertsch 1933) est bien connue. Les caractères permettant l'identification de cette espèce sont illustrés. Une revue de littérature et l'examen des spécimens disponibles permettent la mise à jour de sa répartition et de ses préférences écologiques au Québec. Les données présentées confirment les affinités connues de M. ovalis au Québec, mais indiquent aussi que les forêts peuvent présenter des conditions écologiques similaires aux cavernes, particulièrement dans les amoncellements de pierres.
Il existe une multitude de techniques pour récolter les invertébrés. Certaines méthodes visent les taxons associés à la végétation (strate herbacée, arbustes, cime des arbres, etc.), d'autres sont adaptées aux organismes qui vivent dans le sol. Pour les espèces actives à la surface du sol, le piège-fosse est probablement la méthode la plus utilisée.
Une femelle Latrodectus variolus (Walckenaer 1837) a été capturée à Sainte-Cécile-de-Masham avec trois sacs d'œufs : un vide, un de 147 petites araignées sur le point de se disperser, et un troisième avec 137 œufs non-éclos. Ces données confirment que l'espèce se reproduit dans la province. La répartition géographique est mise à jour et 4 localités sont maintenant connues au Québec. La variabilité de la coloration et quelques aspects de la biologie sont présentés. Il s'agit de la première araignée de la faune québécoise dont la morsure présente un risque pour la santé.
L'identification des araignées n'est pas une tâche facile. Les caractères qui permettent de distinguer deux espèces similaires sont souvent difficiles à observer. Sans s'en rendre compte, le taxonomiste qui investit du temps dans la détermination des espèces cumule des notes qui se traduisent rarement par des écrits ou des croquis. Dans la chronique « Sous le stéréoscope » nous aborderons des cas où la détermination des espèces pose des difficultés. Nous examinons les caractères morphologiques pour faire la distinction entre Trochosa terricola et Trochosa ruricola. Il n'existe pas de caractères fiables pour distiguer les femelles de ces deux espèces.
Trachelas tranquillus a été rapporté pour la première fois au Québec avec la capture d'une femelle capturée à Montréal en 2018. Nous présentons de nouvelles captures et nous documentons cette espèce à l'aide de photographies et d'illustrations des caractères diagnostiques. Les données des spécimens capturés en 2019 montrent que : 1) l'espèce est bien établie dans la province, 2) elle atteint sa maturité à partir de la mi-août et 3) elle semble progresser rapidement sur le territoire. Le caractère synanthrope de l'espèce explique probablement cette surprenante rapidité.
Un bio-inventaire mené dans la Réserve naturelle du Bois-des-Patriotes a permis la capture de Phrurolithus festivus (C.L. Koch in Herrich-Schäffer 1835), une espèce introduite trouvée pour la première fois au Canada. Cette mention est la deuxième en Amérique du Nord et confirme la présence de cette araignée sur notre continent. Les caractères diagnostiques de l'espèce sont illustrés : le palpe du mâle et l'épigyne de la femelle. Une nouvelle clé des genres de Phrurolithidae présents au Québec est donnée. La découverte d'une espèce rare mais introduite dans une tourbière vouée à la conservation est inattendue.
Dans le règne animal, il est souvent possible de se fier aux motifs et à la coloration pour identifier les espèces. Cela fonctionne plutôt bien avec les oiseaux et leur plumage, ça fonctionne aussi avec les félins. Dans d'autres groupes cependant, la coloration est souvent trop homogène, ou trop variable, pour être utile. Dans ces cas, il faut examiner d'autres caractères pour identifier les espèces.
Nous rapportons la première mention de Trabeops aurantiaca au Québec. Un total de 16 spécimens ont été récoltés au cours du bio-inventaire de la Réserve naturelle du Bois-des-Patriotes. Cette araignée est de petite taille (3–4 mm) et orangée, ce qui est inhabituel pour une espèce de Lycosidae. Elle se reconnaît aussi par le patron oculaire, mais c'est l'examen des pièces génitales mâles et femelles (illustrées) qui procurent les caractères nécessaires à une détermination fiable. La distribution des captures en fonction des semaines permet d'avancer qu'au Québec, T. aurantiaca passe l'hiver au stade de sub-adulte et que la présence des mâles est probablement restreinte au début du printemps
Nous rapportons la première mention de Scytodes thoracica (Latreille 1802) au Québec. Les caractères diagnostiques pour l'identification de l'espèce, certaines caractéristiques morphologiques distinctives et quelques facettes de sa biologie sont présentés. Les affinités synanthropes de cette araignée expliquent cette récente addition.
Les Dictynidae ont la réputation d'être difficiles à identifier, particulièrement les femelles qui possèdent des épigynes très semblables. La portion interne de ces génitalia femelles procure cependant des caractères fiables pour identifier les espèces. L'examen des génitalia internes des femelles Dictynidae récoltées dans la Réserve naturelle du Bois-des-Patriotes a mené à la découverte des premiers spécimens d'Emblyna cruciata trouvés au Québec. Nous documentons les génitalia internes par des photographies et présentons les données de récolte. Les deux seules mentions canadiennes proviennent de tourbières, ce qui suggère que cette espèce rarement trouvée est probablement une spécialiste de cet habitat méconnu.
Le protocole d'échantillonnage ponctuel CPAD utilisé pour évaluer la diversité des araignées de la tourbière de Saint-Joachim-de-Shefford, a permis la récolte de 424 araignés adultes, et trois immatures. Les trois visites (mai, juillet et septembre) de trois heures ont permis de documenter la présence de 88 espèces, dont six espèces spécialistes des tourbières. Araneus alboventris a été trouvé pour la première fois au Canada.
En arachnologie, comme dans toutes les branches de la science, il existe des façons de faire qui peuvent sembler obscures au premier abord. Par exemple, pourquoi écrit-on la date de cette façon : 06.vii.2020, avec le mois inscrit en chiffres romains?
L'aspect d'une araignée est souvent trompeur quand on veut assigner un nom d'espèce avec certitude à un spécimen. Nous présentons un exemple de cette difficulté avec Cicurina brevis.
Le protocole ponctuel de bio-inventaire CPAD, utilisé aux deux semaines du 21 mai au 24 octobre 2020 dans la Réserve naturelle du Bois-des-Patriotes, a mené à la récolte de 161 espèces d'araignées (1506 spécimens). Soulignons la première mention de Phrurolithus festivus au Canada et les premières récoltes d'Emblyna cruciata et Trabeops aurantiaca au Québec. Cette étude a permis de documenter la présence de neuf araignées rarement trouvées dans la province et 15 espèces spécialistes des tourbières. Les mentions les plus significatives sont examinées et toutes les données de collection des spécimens sont fournies. Au total, 90 espèces de cette réserve écologique ont été photographiées.
Produire un écrit qui constituera une publication de nature scientifique comporte de nombreuses étapes, dont des révisions effectuées par des réviseurs. Les commentaires et suggestions faites par ces derniers ne constituent cependant pas la vérité absolue et en cas de doute, il est préférable d’effectuer des vérifications pour s’assurer de l’exactitude des propos soulevés.